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Sep 02, 2023

La France tente de récupérer la production de jouets des Jeux olympiques de Paris à la Chine

Par Antonio Torres del Cerro

La Guerche-de-Bretagne, France, 13 janvier (EFE).- Les références "made in France" du jouet mascotte officiel des Jeux Olympiques de Paris 2024, ou leur absence, ont fait l'objet d'un examen public, incitant le gouvernement à demander fabricants locaux pour aider à délocaliser partiellement la production depuis la Chine malgré des coûts plus élevés.

Le plan initial lorsque la mascotte a été dévoilée pour la première fois par le comité d'organisation en novembre était de fabriquer seulement 10% des quelque trois millions de peluches en France. Face à la pression du public et du gouvernement, et considérant que la mascotte est un symbole national, cet objectif a maintenant été doublé.

Cela s'inscrit dans la lignée des années d'engagements du gouvernement et du président Emmanuel Macron de récupérer la production des usines qui a été externalisée dans des pays où le coût de la main-d'œuvre est moins cher.

Alain Joly, PDG de Doudou et Compagnie, l'une des entreprises qui a remporté un contrat pour fabriquer les jouets avec Gipsy, une autre entreprise française, a déclaré à Efe que c'était un honneur d'être impliqué dans l'initiative.

"Sous la pression des réseaux sociaux, et de l'Élysée (palais présidentiel), on s'est demandé, on est prêts à en produire plus ? Et avec plaisir on s'est dit 'oui', les Jeux Olympiques c'est quelque chose qu'on ne peut qu'une fois dans une vie", a-t-il ajouté. a dit.

Depuis la toute nouvelle usine de l'entreprise dans la campagne bretonne, Joly a détaillé certains des défis que le projet comportait.

"Il y a deux gros obstacles, le manque de matière première (tissu et pièces détachées) et le manque de personnel qualifié, sachant coudre", a-t-il ajouté.

L'homme d'affaires chevronné sait de quoi il parle. Avec plus de 40 ans d'expérience dans le secteur du jouet, il a été le témoin direct de la façon dont les coûts de main-d'œuvre et de production élevés ont conduit la plupart des entreprises européennes à se délocaliser.

Dans le cas de son entreprise, Joly a choisi de déménager en Chine, où il emploie quelque 300 travailleurs.

Le coût de production d'une mascotte Phryge, qui tire son nom et son inspiration des casquettes de liberté portées par les révolutionnaires français de la fin du XVIIIe siècle, est de 0,60 euro la minute en France, soit environ neuf fois plus cher qu'en Chine.

Ces dépenses se reflètent dans le prix de vente au détail des jouets mascottes, ceux fabriqués en France se vendant 40 euros chacun contre 30 euros pour leurs homologues fabriqués en Chine, qui ont toujours une marge bénéficiaire plus élevée.

Même à l'initiative, les jouets de fabrication française ne sont pas 100% made in France, étant donné que le tissu et les pièces d'assemblage viennent de Chine.

Les importations de jouets vers l'Union européenne s'élevaient à quelque 7,1 milliards d'euros en 2021, la Chine fournissant environ 83 % de ces produits, selon Eurostat, l'office statistique du bloc.

Les exportations européennes de l'industrie ont été évaluées à quelque 2,4 milliards mais la France ne figure pas parmi les trois premières nations, des positions détenues par la République tchèque, qui représente 34 % du marché, l'Allemagne (21 %) et la Belgique (7 %).

"Pour ce type d'industrie des peluches, nous avons besoin de machines pour finir les coutures et pour le rembourrage, même si le facteur humain sera toujours important étant donné qu'ils sont faits à la main", a déclaré Joly.

Pour atteindre les objectifs fixés par l'Élysée, Doudou et Compagnie doit doubler ses effectifs de production de 23 à 50 et prévoit de produire 500 jouets mascottes par jour jusqu'à mi-2024, date de l'ouverture des Jeux Olympiques dans la capitale. EFE

atc/jt/ks

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